Des organisations nord-américaines demandent au gouvernement canadien de se tenir debout devant l’intimidation de Washington sur l’ALÉNA et pour un accord de commerce équitable
Pour publication immédiate – Ottawa, Toronto, Mexico et Washington – le 6 septembre 2018
Le climat politique et économique dans lequel le Canada, le Mexique et les États-Unis ont entamé les renégociations de l’ALÉNA en 2017 s’est considérablement détérioré en 2018 avec le Canada, alors qu’il fut récemment écarté. Dans la dernière semaine d’août, un tweet du président des États-Unis, Donald Trump, a annoncé que l’acronyme ALÉNA serait enterré pour toujours et sera remplacé par un nouvel accord, l’accord commercial États-Unis-Mexique.
Des organisations du Canada, du Mexique et des États-Unis dénoncent la stratégie «de division et de conquête » qui est en train de transformer des négociations entre trois pays réduit à un accord commercial bi-latéral à deux. Selon la présidente honoraire du Conseil des Canadiens, Maude Barlow: « L’annonce d’un accord commercial avec le Mexique par Donald Trump montre ce que nous avons dit il y a 30 ans à propos de libre-échange avec les États-Unis: mettre toutes les pommes de notre commerce dans le même panier donnerait au gouvernement des États-Unis et aux sociétés américaines trop de pouvoir sur le Canada. Nous avions vu juste! ».
Le représentant américain au commerce a déclaré: « Les États-Unis et le Mexique ont conclu un accord de principe préliminaire, sous réserve de finalisation et de mise en œuvre ». Pour Manuel Perez-Rocha, associé à l’Institut d’étude politique (Institute for Policy Studies – IPS), basé à Washington: « La renégociation de l’ALÉNA a atteint une étape kafkaïenne. Non seulement les négociations n’ont pas été finalisées et se sont réalisées récemment sans le Canada, mais les textes restent cachés du public ».
«Nous appelons le Canada à rejeter la pression d’accepter immédiatement l’accord commercial entre les États-Unis et le Mexique que le président Trump souhaiterait réaliser afin de claironner ce succès comme outil de propagande en vue des élections de la mi-novembre aux États-Unis. Des butoirs tels que celui-ci n’est rien d’autre qu’un des moyens de pression pour forcer les négociateurs commerciaux à des compromis, quand il est fort probable que ce ne sera pas le Congrès américain actuel qui traitera avec l’entente », a déclaré le professeur Alberto Arroyo Picard de l’Université autonome métropolitaine de Mexico et membre de la coalition Mexico mejor sin TLC (Un Mexique meilleur sans ALÉ).
Monsieur Arroyo ajoute: « Bien que les négociateurs mexicains actuels affirment hypocritement qu’ils veulent que le Canada fasse partie du traité, la vérité est que ce sera le gouvernement élu en juillet qui est déterminé à examiner l’accord, ce qui coïncide également avec le position des organisations de base de la société civile mexicaine. »
Après que le Congrès des États-Unis eut été informé le 31 août 2018 de l’intention de l’administration Trump de signer une entente avec le Mexique, avec ou sans le Canada, Sharon Treat, la conseillère principale pour l’Institut pour la politique agricole et commerciale (IATP) a déclaré: «Un accord de l’ALÉNA sans la participation canadienne n’est pas une entente complète. »
À propos de l’appel au gouvernement canadien en vue de démanteler le programme prospère de gestion de l’offre de production laiterie, Madame Treat souligne: «Plutôt que de détruire l’industrie laitière canadienne, nous devrions apprendre de leur exemple et adopter des politiques qui vise à équilibrer avec succès l’offre et la demande et qui serait capable de soutenir nos propres agriculteurs. C’est pourquoi les regroupements des familles de producteurs agricoles des États-Unis ont parlé de la nécessité de réviser les politiques domestiques en matière de produits laitiers, plutôt que d’attaquer le programme du Canada. »
Aucun des trois gouvernements de l’ALÉNA ne partage les détails des discussions avec le public. «Nous demandons au gouvernement canadien de publier immédiatement tout texte convenu et que ces discussions secrètes soient remplacées par un processus consultatif authentique impliquant législateurs et société civile », a déclaré Rick Arnold, président du comité sur le commerce de la section Northumberland du Conseil des Canadiens.
« Le Canada doit résister à l’intimidation et aux insultes de la Maison Blanche Trump, s’engager dans une perspective de développement durable et mettre fin < l’accroissement des inégalités auxquelles sont confrontées la plupart des population en Amérique du Nord du Conseil des Canadiens » .
Pour contacter les groupes de la déclaration :
- Sujata Dey, Conseil des Canadiens | (613) 796-7724 (Canada)
- Rick Arnold, Conseil des Canadiens Chapitre de Northumberland | (905) 352-2430 (Canada)
- Alejandro Villamar Calderon, Mexico mejor sin TLCs | 52 1 (55) 1512-6388 (Mexique)
- Manuel Perez Rocha, Institut d’études politiques | (240) 838-6623 (USA)
- Karen Hansen-Kuhn, Institut pour la politique agricole et commerciale | (202) 543-8602 (USA)