La situation des droits humains est non seulement préoccupante, mais est entrée maintenant dans une crise majeure au Mexique en ce moment. Une détérioration de la situation humanitaire a cours depuis quelques années et des centaines, voire des milliers de personnes, ont été assassinées ou disparues dans une impunité totale à près de 97% des crimes perpétrés dans le pays.
Le Centre international de solidarité ouvrière (CISO) a tenu un stage intersyndical au Mexique en décembre 2017 et les personnes participantes ont été en mesure de constater les impacts terribles sur les populations, notamment au niveau de la sécurité et de la souveraineté alimentaire.
Le RQIC, avec l’appui du CISO, a convenu de soumettre une déclaration de solidarité aux personnes participantes aux rencontres de la société civile réunies à Montréal en janvier dernier. L’objectif est de transmettre, lors de la rencontre des organisations sociales prévue à Mexico en parallèle à la tenue de la 7e ronde de négociations qui est prévue se tenir du 25 février au 3 mars. Il s’agit d’exprimer la solidarité la plus complète avec les populations mexicaines, qui risquent beaucoup pour défendre leurs droits. On trouvera la liste des appuis obtenus lors des activités pendant la ronde de négociation et nous invitons plus largement les individus ou les organisations à appuyer la déclaration qu’on trouvera en suivant le lien ci-dessous.
Déclaration de solidarité avec le peuple mexicain
Le samedi 27 janvier 2018
Alors que les négociations sur l’Accord de libre-échange nord-américain se poursuivent, nous, sousigné.e.s, réuni.e.s aujourd’hui à l’occasion du Forum Les peuples et la planète avant le profit, sommes extrêmement inquièt.e.s face à la grave dégradation des droits humains au Mexique depuis l’adoption de l’ALÉNA. Ce traité a engendré une perte de souveraineté du Mexique, ayant pour effet la privatisation de plusieurs secteurs et la hausse des investissements étrangers, au détriment du droit à l’autodétermination des peuples.
Nous dénonçons l’adoption de la Loi de sécurité intérieure par le gouvernement mexicain qui normalise un état d’urgence et accentue l’impunité des militaires qui commettent des exactions.
Nous dénonçons le projet de réforme de la Loi fédérale du travail qui représenterait la fin des syndicats indépendants au Mexique et appauvrirait encore plus les conditions de travail, car elle ouvre grandes les portes à la sous-traitance.
Nous demandons que les compagnies extractives canadiennes soient rendues imputables de leurs crimes à l’étranger pour que justice soit rendue quant à l’assassinat de syndicalistes et de défenseur.e.s des territoires, comme Mariano Abarca au Chiapas, et quant à la contamination à grande échelle de l’environnement.
Nous exprimons toute notre solidarité avec les populations mexicaines et les groupes qui y défendent leurs droits à grand risque, notamment les femmes, les syndicalistes, les communautés autochtones.
Nous appelons l’ensemble des personnes participantes au présent forum, à appuyer cette déclaration, à poursuivre la solidarité continentale pendant et après les négociations de l’ALÉNA et à bâtir ensemble un modèle de coopération économique où les peuples et la planète passeraient avant le profit.
Pour prendre connaissance des signataires et appuyer la déclaration, clilquez ici.
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Ce message sera transmis notamment à la coalition Mexico mejor sin TLC, à l’occasion de la septième ronde de négociation, qui doit avoir lieu à Mexico du 25 février au 3 mars 2018.